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"Car Je est un autre "...
11 mai 2010

LE GARÇON ENDORMI ...

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 D’entre mes mains a glissé ce corps. Je l’ai tant rêvé. Et tant et tant de fois désiré.

 

   Allongé sous mes doigts, le garçon respirait d’un sommeil profond. J’effleurai d’un souffle de caresses, les contours de sa nuque apaisée. Il y avait à la commissure de ses épaules nues, comme un spasme délicat, soulevant en un mouvement perpétuel, le tissu marbré de son cou. Et le lent cheminement de mes regards, ruisselant aux courbes de son dos, accompagnait ce léger frémissement, jusqu’à la naissance de ses fesses. Je fermais un instant les yeux, avant de suivre, du prisme de mes lèvres entre ouvertes, le galbe parfaitement régulier de ce cul si généreusement offert.

 

   L’insouciance de l’âge n’a d’égal que sa jeunesse.

 

   Un imperceptible changement de position, fit se contracter langoureusement les muscles de ses cuisses massives. Tout en un court instant, s’empli d’une fermeté virile. J’apposais subrepticement la paume  d’une de mes mains, sur la rondeur émouvante de son mollet droit, pour calmer l’éphémère tension de ce corps.

 

   Le garçon se retourna.

 

   Son sexe imperceptiblement gonflait, se soulevait et retombait mollement tout contre sa cuisse, avant de s’appesantir à l’aine. Mon cœur s’emballait à cette mélodie lascive : je retenais longuement mon souffle.

 

   De mes tempes distendues perlaient quelques gouttes de sueur. Ma bouche devenait sèche. Ma peau toute entière, s’embrumait d’un hâle brulant. Je laissais couler mon visage, au plus près de ce plaisir naissant. C’est alors que ma langue s’enroula autour de son gland, glissa le long du prépuce et happa jusqu’au plus profond de ma gorge, son sexe dressé.

 

   Le garçon esquissa un sourire. Passa sa main dans mes cheveux, appuya doucement sur ma tête et ouvrit un court instant les yeux. Une dernière fois, mes lèvres glissèrent tout contre son sexe ; et remontant jusqu’au vide, s’éloignèrent, emportant avec elles le goût acidulé du désir.

 

   Penché jusqu’au plus profond de la nuit, sur ce corps ensommeillé, je regardais le garçon qui hier encore m’avait fait l’amour avec tant d’ardeur. Je sentais pénétrer en moi sa vigueur. Je voulais que cette nuit soit la plus longue de mon existence, l’unique.

 

   Aux premières lueurs de l’aube, sans plus de repos, je me levais, me rhabillais et sans plus de mots qu’un baiser jeté à l’obscurité finissante, pour ne souffrir jamais, je refermais une porte sur le corps endormi du garçon.

 

   Il avait vingt ans. A peine connu je le quittais.

 

   J’ai toujours eu vingt ans. 

 

                                                                                                                          ERWAN                                 

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